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Chroniques de la Mémoire
des Hautes-Pyrénées
N° 67-68-69

Daniel Gerbault - cliché Laurent Dard

Secrétaire général de la CGT

à GIAT Industries

cliché GrandQuébec.com

Les boules de neige d'autrefois

Traditionnellement, la police interdisait le jeu des "boules de neige". Dans un arrêt de 1769, le Parlement de Toulouse, vise le Collège de Tarbes. Les écoliers turbulents "s'assemblaient tumultueux et en foule" sur la place du Marcadieu, du Pradeau et autres lieux, de jour et de nuit. Mgr d'Etigny, intendant de Béarn et Navarre, ne supportait pas ces jets aux passants et leur fit défense de continuer sous peine "d'être constitués sur le champ dans les prisons royales de Tarbes par les cavaliers de la maréchaussée et d'être punis de 50 livres d'amende". Bigre, ça ne rigolait pas avec l'ordre public en ce temps-là. Dans la "Petite Gironde", le 29 janvier 1915, on signale à Bagnères-de-Bigorre que "les agents de service ont dressé divers procès-verbaux pour jets de boules de neige sur des passants". Le 1er février 1915, le rédacteur du journal "Les Pyrénées" réprouve : "Depuis qu'un épais tapis de neige a recouvert nos rues et places publiques, des enfants, des jeunes gens, voire même des hommes d'âge mur et des soldats se livrent quotidiennement à ce véritable mais peu élégant sport d'hiver qui consiste à lancer des boules de neige sur les passants, tout comme s'ils se trouvaient à la foire, devant une barraque d'un jeu de massacre". Et bé...

Inhumation insolite

On sait que les notables et familles bourgeoises de Bigorre achetaient un droit de sépulture dans les églises, les tombes des fidèles du "commun" étant creusées dans le cimetière communal. Ce que l'on connaît moins, c'est l'usage d'enterrer dans les dépendances de l'habitation. Ainsi, devant le tribunal de Bagnères-de-Bigorre, le 28 juillet 1894, on juge un jeune cultivateur de Saint-Laurent ainsi que sa mère qui sont accusés d'avoir inhumé un enfant mort-né sans autorisation préalable de l'officier de l'Etat-civil. La mère du prévenu défend sa belle-fille qui accouchait de l'enfant pendant qu'elle allait chercher la sage-femme. Quelques heures après, le petit corps était enveloppé dans un linge et posé à même le sol, dans un trou au fond du corridor, une pièce où l'on dépose habituellement le bois de chauffage. Le mari déclare que cette inhumation fut faite dans la précipitation et aussi dans l'ignorance ; la preuve : il avait oublié d'en faire la déclaration devant le maire ! Néanmoins et pour se dédouaner, il précise au président du tribunal : "C'est l'habitude dans le pays !". Le président et ses assesseurs reconnurent la bonne foi des prévenus et les condamnèrent à 5 F d'amende pour le mari et à 6 F pour sa mère.

Croix de Mouguerre

cliché Claude Larronde