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Chroniques de la Mémoire
des Officiers vicquois

N° 136-137-138

Consulat

col. Claude Larronde

D’autres valeureux officiers vicquois

Maigné, sieur de Sallenave et Saint-Martin en Barèges, capitaine d’infanterie. Dupont, capitaine d’infanterie dans le régiment d’Orléans, sert en Écosse pour le roi de France afin de mettre sur le trône d’Angleterre le roi Jacques II qui ne régna que trois ans (1685-1688) et fut “déposé” par Guillaume d’Orange. Il se réfugia en France. Il était fils de Charles Ier, décapité par Cromwell, et l’époux de Henriette-Marie de France. Blaise et Joseph Dupont, ses frères servent en qualité de subalternes ou “bas officiers” comme l’on disait alors.Jacques Harader de la Salle est capitaine au régiment de Guiche, en 1696. Il est maire (office acheté) de Vic-en-Bigorre en 1723. Joseph, son frère, est capitaine. Manaud Lalanne Lavignote, fils de Raymond Lalanne, secrétaire du Roi à la maison de la couronne de France, est capitaine dans Gâtinais puis colonel des troupes au régiment de Sassolo, prince d’Italie, dans le Modénois et, après, aide de camp du maréchal de Broglie et du maréchal de Noailles. Jean Baptiste Lalanne, capitaine dans Gâtinais, puis colonel au régiment de Sassolo, dans le Modénois en Italie, puis capitaine des gardes de son altesse le duc de Modène. Raymond Lalanne a un frère médecin décédé. Sa veuve, Paule de Biez, vend une borde, parc, jardin et entière clausure pour la somme de 950 livres. Cette rente est faite : “pour l’avancement de sa famille et notamment de son fils, Dominique de Lalanne, lieutenant au régiment de royal Vaisseaux infanterie, pour la campagne duquel la somme reçue est destinée”. Elle s’oblige devant le notaire Abadie, le 24 février 1748, à faire ratifier l’acte, par son fils, dès qu’il aura atteint l’âge de 25 ans. Jean Dargagnon est capitaine au régiment de Bancas. Manaud de Monlezun est capitaine d’infanterie.

D’autres valeureux officiers vicquois

Béray est aide major dans le régiment de Tessé-Dragons. Son père est notaire à Vic-en-Bigorre. A cette époque, le major assume une autorité administrative. Cette fonction deviendra un grade distinct au XVIIIe siècle. Cazaubon, seigneur de Nouilhan, est lieutenant de Dragons. Son frère, Pierre Cazaubon, cornette de Dragons, assiste à un baptême à Vic-en-Bigorre, en 1686. Monde est lieutenant aux Dragons. Sa famille occupe un office notarial, à Vic-en-Bigorre, tout au long du XVIIe siècle. Jean Bousquet est lieutenant en 1695, puis capitaine en 1699. Jacques Cassagnard est lieutenant d’infanterie dans le régiment de Lostanges. Dominique Cloche est lieutenant au régiment d’Artois. Le 5 décembre 1688, il assiste au contrat de mariage passé entre sa sœur et Jacques Durand, lieutenant d’infanterie, natif d’Arcizac sur Adour, dans les Hautes-Pyrénées. Dominique Sébastien Durand, lieutenant d’infanterie, est marié à Marie de Junca. Ils sont héritiers de Catherine Cloche et Jean Cloche, prêtre. L’ancien château d’Arcizac sur Adour appartenait à la famille Durand de Cloche qui habitera à Vic-en-Bigorre, après 1765. Pierre Ducasse est capitaine au régiment de Noailles. Joseph Ducasse est lieutenant aux grenadiers royaux, bataillon Bergerat. Il se marie à Catherine de Pujo. Fils d’un père chirurgien à Vic-en-Bigorre, Arnaud Constance Sabatéry est officier d’artillerie. Jean de Carrière est lieutenant au régiment de Normandie. Son père est Consul Maire de la commune en 1717. Il a racheté la charge de maire à Jean Junca-Lasmues. Arnaud, Menjolet et Jean Descalère sont capitaines. À telle enseigne que la famille Descalère portera désormais le sobriquet de “capitaine”. Tout un programme…

Armée de l’Empire

col. Claude Larronde

Armée de la Restauration

col. Claude Larronde

Une simple remarque

Il n’aura pas échappé au lecteur, la propension des officiers vicquois à faire précéder leur patronyme d’une particule et à qualifier leur famille de noble. Pour la majorité d’entr’eux, ces militaires ont été faits chevaliers de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis qui vaut noblesse, leur a-t-on dit. Ils sont issus de la bourgeoisie locale : juges, avocats, médecins, notaires, procureurs, notables et commerçants aisés qui construisent des maisons de maître sur la place du marché (Marcadale), aujourd’hui place de la République. Cette mode ou ce tic agaçait prodigieusement les quatre consuls annuels de Vic-en-Bigorre. Cette prétention à la noblesse atteint une telle ampleur, à la fin du XVIIe siècle, que toute la communauté vicquoise est bientôt affublée du sobriquet gascon "lous noblés". C’est la raison pour laquelle les magistrats municipaux qui sont chargés de faire rentrer les impôts locaux, exigent les preuves de ladite noblesse, suivant l’exemple du Roi qui, pour remplir les caisses de l’État, procédera au recensement des familles nobles dans tout le royaume, à partir de 1690. Déjà, depuis le milieu du XVIIe siècle, Dominique de Monda, père de Manaud, maréchal de camp, dut "faire ses preuves" après la période des troubles subis par les religionnaires. Réhabilité en 1651, l’arrêt est enregistré à la Chambre des comptes, en septembre 1652. Manaud reçoit, le 20 novembre 1667, un arrêt du Conseil et des lettres patentes lui confirmant sa noblesse et celle de son père. Enfin, l’arrêt est enregistré par le parlement de Toulouse, le 11 juillet 1671, soit vingt et un ans après. Pour une famille de Monda reconnue, combien de familles d’officiers vicquois rejetées ! Non reconnues dans une vraie noblesse - les preuves ne pouvant être établies - elles tinrent, malgré tout, le haut du pavé social, tout au long du XVIIIe siècle.