Pages : 49 - 52 - 55 - 58 - 61 - 64 - 67 - 70 - 73 - 77 - 81  -  83  -  86  - 90 - 94 - 97 - 100 - 103 - 106 - 109 - 112 - 115 - 118 - 121 - 124 - 127 - 130 - 133 - 136 - 139 ---------->  Retour à Chroniques de la Mémoire

Chroniques de la Mémoire
de Vic-en-Bigorre

N° 115-116-117

Que cultive-t-on à Vic-en-Bigorre

en 1789 ? 


En 1800, le terroir vicquois cultivé est estimé à environ 1900 ha. Ajoutons 336 ha que possède la ville pour le pacage d’été et les bois. Total = 2236 ha. La vigne occupe près de 60 % du terroir, le maïs est très minoritaire et les patates seront imposées en 1795 comme anti-disettes. Les grandes récoltes annuelles sur un sol jugé peu fertile concernent le blé, l’orge, le seigle ou caron (résiste au froid, mélangé au blé, c'est du méteil), l’avoine, le milhoc ou millet commun. Du baillarge et de la paumelle (orge de printemps), des vesces (plantes herbacées que l'on cultive comme plantes fourragères ou comme légumes - les fèves à Vic - quartier du Fabas au moulin Clarac), du colza, du turneps (variété de navet), du safran (une épice utilisée dans la soupe), des lentilles, du trèfle, de la garance (racines des plantes rubiacées pour teindre les textiles en rouge vif), de la luzerne, de la soude (Salicorne d'Europe pour obtenir de la soude végétale que l'on fait brûler. Les cendres ainsi obtenues permettent de faire du savon), des pois, du sainfoin (plante fourragère plus résistante au froid et à la chaleur que la luzerne), de la gaude (plante herbacée cultivée pour sa couleur jaune et utilisée par les teinturiers = réséda des teinturiers), de la navette (plante oléagineuse voisine du colza - navette d'hiver ou navette d'été), du chanvre ou chanvrier, genre cannabis (les feuilles = litière et parfois du cordage; la graine de chènevis est écrasée pour son huile), de la rabane (raphia pour les vignerons afin d'attacher leur vigne) et de l’œillette (le pavot est introduit en 1714. Les graines d'œillette sont pressées pour en faire de l'huile et le tourteau broyé donne une farine comestible). Ajoutons les cultures potagères : haricots, fèves, choux, poireaux, carottes, navets, etc. 

Dessin Michel Cazanave

Samedi, jour de marché, dans la Halle de Vic-en-Bigorre

cliché Josiane Pomès

Que mange-t-on à Vic-en-Bigorre

en 1789 ? 


Il faut distinguer la «bonne boucherie» : bœuf, mouton , veau de lait (1/3 de la consommation) de la «fausse boucherie» : vache, brebis et veau «broutard» (2/3 de la consommation). L’épizootie de 1774 a fait bondir le prix de la viande du simple au double. En 1781, le prix de la «grosse livre» de bœuf est de 9 sols ou sous (20 sols = 1 livre), celui du mouton, 12 sols et celui du veau, 13 sols. Très demandé au XVIIe siècle, le mouton a rétrogradé au 3e rang, durant le XVIIIe siècle. En janvier 1790, le pain se vend à Vic-en-Bigorre, 2 sols 10 deniers la livre, pour s’envoler à 16 livres tournois (francs) 15 sols, en 1795 ! La pipe de vin = 852 litres, se vend 100 livres. La journée de travail est payée 10 sols. Les servantes dans les maisons bourgeoises gagnent péniblement 6 sols par jour. Les charpentiers, en chantier de réfection du pont de l’Échez, revendiquent 24 sols. Les gardiens de la maison de M. Normande - rue de Rabastens - touchent 20 sols par jour ou par nuit. Une paire de chaussures se paye un peu plus de 4 livres, une visite de médecin : 10 sols, une messe : 10 sols, un repas dans une auberge vicquoise : 15, 20 ou 30 sols - selon le menu - un habit du valet de ville : 50 livres, le loyer du presbytère : 100 à 120 livres par an, le déplacement d’un milicien : 20 sols par jour et celui d’un consul vicquois : 5 livres par jour. En 1777, le repas des «gâteaux» pour la réception des consuls de Saint-Lézer = 61 livres et le souper de «San Seber» = 60 livres, en 1683, pour tous les membres du Conseil politique et des bouchers de la ville - le soir de l’adjudication des boucheries, un des derniers jours gras d’avant le carême. En mars 1771, un banquet de 30 couverts offert à l’Évêque Michel-François Couet du Vivier de Lorry revient à 446 livres, dont 51 livres pour le vin ! Santé, Monseigneur…

Quels métiers à Vic-en-Bigorre

en 1789 ? 


À l'aube de la Révolution française, le tableau des marchands et artisans vicquois reflète un monde de professions que l’on à peine à imaginer aujourd’hui. Les meuniers - 4 moulins possédés par des nobles et 1 moulin propriété de la Ville - bouchers et boulangers - les plus nombreux - cordonniers, gardes des bois - salariés par la Ville - garde messiers - emploi temporaire pendant les vendanges - passementiers, colporteurs - petits marchands de soie, coton et lie, portant sur leur cou suivant les marchés - cloutiers, marchands de tabac, boutonniers, traiteurs, voituriers - chargeurs - fileurs au rouet, laboureurs, brassiers, médecins, chirurgiens, pharmaciens, avocats, huissiers, notaires, contrôleurs, instituteurs/institutrices, prêtres, marchands de draps, marchands épiciers, marchands d’huile, marchands de blé, aubergistes, cabaretiers, fabricants d’eau-de-vie, tailleurs, couturières, tanneurs, selliers, menuisiers, charrons, scieurs, tourneurs, tonneliers, teinturiers, chapeliers, couteliers, serruriers, maréchaux-ferrants, forgerons, directeur de poste, gendarmes, concierge, garde forestier, garde champêtre, maçons, plâtriers, domestiques, tuiliers, jardiniers, servantes, sabotiers, accoucheuses, vitriers, tisserands, arpenteurs, perruquiers, coiffeuses, maître de billard. Ils sont 719 vicquois à exercer ces professions. Dans l'état des métiers, on donne du « Monsieur » ou « Madame » à 18 familles : Monda, Pujo, Monlezun, Maigné de Sallenave, Ramondjean, Lanusse, juge, Bouchotte, La Salle d'Harader, Pujo-Labatut, Bousquet, Lafargue Labordène, Carrière, Lalanne, procureur du Roi, Lalanne, médecin, Carrière, Junca-Lasmues, Labatut, Costabadie. Puis, 75 bourgeois ont droit au « sieur » ou « demoiselle ». Tous les autres de la liste ont droit au « le nommé ».